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Sujet: Hommage: Mustapha SKANDRANI Dim Juil 26 2009, 15:48
Mustapha SKANDRANI
Mustapha Skandrani né le 17 novembre 1920 à Alger - décédé en octobre 2005 dans la même ville est un musicien, compositeur, chef d’orchestre et pédagogue algérien de chaâbi algérois. Monument de ce genre musical et de musique andalouse, l’histoire de la musique algérienne est intimement liée à sa personnalité. On retient du cheikh sa virtuosité au pianoriental et ses compositions sont fort appréciées par les amateurs de cette musique.
Biographie et parcours musical Mustapha Skandrani est né le 17 novembre 1920 dans la Basse Casbah à Alger d’une famille originaire de Cherchell (Tipasa). Selon lui, ses origines seraient d’Iskander, ville située en Turquie.
Il grandit et fait des études jusqu’au brevet élémentaire sans problème dans la séculaire Casbah et ses rues tortueuses qui nous renvoient dans un Alger mystérieux et magique d’un autre temps. La partie basse de la Casbah où il est né est proche de la mer et du port d'Alger et avait été, à l'époque de la splendeur de la cité, un important quartier commercial. Il n'en reste aujourd'hui que peu de traces si ce n'est un marché aux puces animé dans une ancienne rue commerçante.
Sid-Ali, son père et ses deux oncles Hamoud et Habib étaient des passionnés de musique andalouse et c'est dans cette ambiance favorable à la musique que Mustapha débute sa carrière de musicien en s’inscrivant à l'école "Nadi Et-Taraqi" dans sa ville natale où il eut comme professeurs Mohamed Ben Teffahi et les frères Mohamed et Abderezzak Fakhardji. Ses oncles sont des membres fondateurs du Mouloudia d’Alger, il signe au sein de ce club en tant qu’attaquant mais il est beaucoup plus attiré par les instruments et les intonations musicales. Multi-instrumentaliste, Mustapha Skandrani est d'abord remarqué pour son jeu à la guitare, à la mandoline et à la kouitra avant de choisir le piano en 1938 qu'il étudie d'abord avec le maître de la musique andalouse, Ahmed Sebti et ensuite avec cheikh El Hadj Mrizek, grand maître de la chanson hawzi qui maîtrisa toutes sortes d'instruments de musique, tels que la derbouka, le piano, le violon, le mandole.
Ses débuts à la radio se font avec le compositeur Rachid Ksentini et sa partenaire Marie Soussan. Mahieddine Bachtarzi un chanteur surnommé Le Caruso du désert par la presse française le découvre et l’engage pour remplacer les pianistes israélites. Il fit, ainsi, une grande tournée en Algérie en 1940 avec Oum Kalsoum, Mahieddine Bachtarzi, Driscar, Mustapha Kateb et autres. Dès son retour de tournée, il accompagna toutes les vedettes qui participaient à des concerts entre autres Dahmane Ben Achour, El Hadj Menouar et le doyen de la musique chaâbie Mohamed El Anka. En qualité de chef d’orchestre de la partie concert, Skandrani fut présent aux 46 créations du théâtre arabe de l’Opéra d’Alger.
En 1956, le musicologue Safir El-Boudali qui s'imposait depuis 1943 comme directeur artistique patenté durant 20 longues années[1] lui confie l’orchestre moderne et le charge de remplacer El Hadj M’Hamed El Anka à la direction de l’orchestre populaire.
Il a été également le soliste de l’orchestre classique confié à Abderezzak Fakhardji, un poste qu’il garda jusqu’à l’indépendance de l’Algérie, cumulant ses activités de radio avec ses participations à la télévision naissante.
Depuis 1938, Mustapha Skandrani a composé plus de 300 morceaux modernes ou chaâbi et 187 compositions pour qasidah et chansonnettes dont «Youm El Djemaâ», «El Haraz», «Kifechhilti», «Qahoua ou lateye», « A bouya hnini», «A laini filaati».
De 1966 à 1981, il s’est consacré à l’enseignement en prenant une classe au Conservatoire d’Alger.
En 1981, Mustapha Skandrani dirigeait le conservatoire.
Mustapha Skandrani était un maître chevronné qui encourageait ses élèves à l’originalité et au développement de leur personnalité. et exigeait souvent de se présenter aux examens et concours avec d’autres œuvres que celles du regretté Mohamed El Anka.
Il décède en octobre 2005 à son domicile à Alger des suites d’une longue et pénible maladie. Il avait 85 ans.
Cette perte laisse un grand vide dans le chaâbi, du fait qu’il était un élément incontournable des structures musicaler chaâbies. D’ailleurs, lui-même avait dit un jour dans un entretien : «après moi, cela va continuer mais, il n’aura pas un deuxième Skandrani comme il n’y a pas eu un deuxième El Anka». Ajoutant «parce que j’ai aimé ce métier, je me suis donné à fond, j’ai aussi fait des sacrifices pour acquérir la maîtrise et j’en suis fier»[2].