Il s'est éteint mercredi à l'hôpital
Décès de l'abbé Bernard Lussigny
Le château de Montcornet aura été, ici-bas, la grande affaire de la vie de l'abbé Lussigny. L'abbé Lussigny vient de mourir à 88 ans. Le sauveteur du château de Montcornet aura eu une vie bien remplie.
Le petit village de Montcornet vient de perdre, à quelques jours d'intervalles, deux personnalités importantes de son histoire récente.
Après l'ancien maire, Pierre Gillet, décédé à l'âge de 87 ans (dont les obsèques ont eu lieu hier), c'est l'abbé Bernard Lussigny qui vient de s'éteindre à 88 ans.
Ce prêtre hors normes, dont le nom est définitivement lié à la renaissance du château de Montcornet, est décédé, dans la journée de mercredi, à l'hôpital de Manchester où il avait été admis, samedi dernier, en raison de problèmes cardiaques.
L'office, que l'abbé célébrait encore chaque dimanche, a d'ailleurs dû être annulé.
Originaire d'une grande famille de Valenciennes, Bernard Lussigny aura eu une vie bien remplie, certes de prières, mais aussi d'engagement humain et d'action.
Lorsqu'il a fêté ses 60 ans de prêtrise en août dernier à Montcornet, l'occasion nous avait été donnée de rappeler quelques anecdotes le concernant et les grandes étapes de cette existence… atypique pour un curé.
Lorsqu'on l'appelait le châtelain ou le seigneur de Montcornet, il ne s'en offusquait pas. Passionné d'archéologie dès son plus jeune âge, il était arrivé, un jour de 1959, devant les ruines de ce que l'historien (aux attaches renwéziennes) Jules Michelet avait appelé un « colisée féodal ».
L'abbé, également passionné d'architecture militaire moyenâgeuse, s'intéressait aux propriétés qu'Antoine de Croy possédait entre Montcornet et Valenciennes.
Avec des groupes de jeunes, il a commencé à venir régulièrement fouiller et défricher. En 1960, l'abbé acheta le château à la comtesse de Caumont-La Force ; il était encore l'actionnaire majoritaire du château de Montcornet. Presque 50 ans plus tard, l'édifice fait encore l'objet de travaux de restauration. Entre-temps, l'abbé et ses disciples (avec l'aide des sapeurs du 3e Génie) ont trouvé des centaines d'objets et traces du passé que l'on peut désormais voir dans les vitrines des salles du château.
Bernard Lussigny était entré au grand séminaire, en 1942, à Paris. Envoyé à
Dellys, en Algérie, pour son service militaire, il avait rempilé… et fondé, sur place, une maternité avec l'aide de son capitaine.
Ordonné prêtre sept ans plus tard à Cambrai, il entama alors véritablement son sacerdoce dans diverses paroisses du Nord, tout en enseignant les lettres dans des lycées catholiques à Maubeuge et Fourmies. Pendant son vicariat à Trélon, il lança même les bases d'une maison de jeunes.
Et puis, il y eut aussi le Bernard Lussigny passionné de mécanique auto… et de vitesse. Des motos et quelques dizaines de voitures, dont même une Bugatti et Aston Martin. L'abbé Lussigny avait eu un frère et une sœur décédés, une autre sœur qui vit toujours à Valenciennes et une quinzaine de neveux et nièces. L'abbé Bernard Lussigny avait exprimé la volonté de faire don son corps à la science. Une cérémonie d'obsèques sans cercueil aura lieu, ce samedi 5 décembre, à 15 heures, en l'église de Montcornet.
A ses proches, nous présentons nos sincères condoléances.