Au tribunal de Tizi-ouzou, quand les femmes sont moins qu’une vulgaire marchandise en Kabylie
Par stephane
Créé 11/20/2008 - 07:20
Une histoire assez burlesque digne du siècle avant dernier. Une histoire qui rappelle le sketch du feu Slimane AZEM : un jeune homme kabyle immigré en France laissant sa jeune femme dans la maison familiale, chez ses parents en Algérie. Les parents de l’épouse ne s’entendaient pas avec ceux du mari, ces derniers l’avaient chassée de la maison et décidé du divorce sans le consentement, et même à son insu, de leur fils coincé en France !! C’était un sketch amusant relatant l’esprit, disons le franchement, arriéré de notre société. Nous avons cru que ces choses sont révolues à jamais, et bien non, c’est sans compter sur la justice algérienne, un juge du tribunal de Tizi-Ouzou l’a fait, et ce n’est pas un sketch cette fois –ci, mais bel et bien vrai! La femme reste toujours un sous être humain, moins qu’un objet. L’archaïsme et la nullité de la justice algérienne sont à souligner en gros caractères.
L’histoire se passe dans la daïra des Ouadhias. Le dénommé M.B. marié à R.B est établi clandestinement en France depuis 3 ans, et ne peut donc rentrer en Algérie. Il a laissé son épouse chez ses parents. Pour des raisons qui ne seront pas étalées ici, les parents de M.B ont décidé qu’un divorce soit prononcé entre leur fils, qui n’est pas en Algérie, et leur belle fille forcée à retourner chez ses parents. Ils l’ont chassé de leur maisons après l’avoir battue, confisqué ses bijoux, ses vêtements et ses papiers (passeport, carte d’identité, livret de famille…). Au début de cette année, les parents du mari ont saisi un avocat (Me Hamouia Rabah, son cabinet est domicilié à Boghni), pour une demande de divorce pour séparer leur fils de son épouse. L’invraisemblable dans cette affaire est que cet avocat, a accepté de plaider pour eux, la demande de divorce n’émanait ni du mari et ni de l’épouse mais cet « homme de droit », membre du bureau de conseil juridique, a accepté quand même en bafouant le code déontologique de sa profession. Ce ne sont pas les moyens qui manquent à ces parents pour convaincre un avocat dans un pays ravagé par la corruption, l’infamie et l’ignominie.
L’épouse quant à elle est défendue par Me Salah Brahimi, ancien député du RCD, un avocat pourtant talentueux quand il ne soustraite pas la défense de ces clients à ses secrétaires. Le premier jugement du tribunal de Draa El Mizan a été favorable à l’épouse qui devant le juge a exprimé son désir de voir le divorce demandé par l’époux et non par ses parents. La juge voyait que le mari n’était pas présent, a décidé de refuser la demande du divorce. Mais sans compter sur les fameux parents du M.B, ils ne voulaient pas s’arrêter là !! Ils ont fait un pourvoi en cassation au niveau du tribunal de Tizi ouzou, avec peut être avec en prime une enveloppe un peu plus épaisse, et tenez vous bien, ils ont gagné. Le divorce a été prononcé en l’absence du mari, de l’épouse et même du Me Salah Brahimi!!
L’affaire a intéressé quelques personnes à Tizi Ouzou et ce sont demandées si les parents de ce mari très lointain ont présenté au juge soit une procuration soit un papier quelconque prouvant que leur requête pourrait venir de leur fils. Et bien non, niet ! Le juge n’a rien dans le dossier, il a prononcé le divorce sans qu’il soit sûr de la position du mari. Tout est fait en catimini, de gros chèques font des miracles en Algérie! Le mari (M.B) ne pourrait d’ailleurs délivrer aucun papier pour ses parents à partir de la France puisqu’il est recherché par les autorités françaises pour trafic de papiers administratifs (cartes de séjour…) et les autorités consulaires algériennes ont été informées. Les autorités consulaires algériennes ont d’ailleurs confirmé (ce n’est pas Me Brahimi qui a fait cette démarche alors qu’il aurait pu!!) qu’aucun document n’a été fourni au dénommé M.B.
Nous sollicitons tous les hommes et les femmes de la famille judiciaire algérienne épris de justice et du respect de la femme d’aider R.B à reconquérir sa dignité, à annuler ce divorce tant que la demande n’émane ni du mari et ni de l’épouse, d’aider la famille R.B à constituer la plainte contre Me Hamouia Rabah pour qu’il soit radié définitivement du barreau de Draa El mizan : Plaider le divorce d’un couple alors aucun des deux ne l’a saisi relève du crime.
Je rappelle que la position de madame R.B est très claire : oui pour le divorce qui se fera dans la dignité, dans le respect, et qui émanera exclusivement des parties concernées.