kidnappings BOUMERDÈS
La caisse noire du Gspc
30 Juin 2008 - Page : 7
Lu 1823 fois
Rabah alias Zakaria, originaire de Aïn El Hamra,
avait avoué avoir rassemblé près de 1,5 milliard de dinars entre 2005
et 2007, pour le compte de l’ex-Gspc.
Alerte générale. Avant-hier, un entrepreneur a été
victime d’un kidnapping dans la localité de Dellys. C’est le quatrième
en moins d’un mois. Une vingtaine de kidnappings enregistrés.
Entrepreneurs, commerçants, riches, enfants et femmes de riches,
constituent des cibles privilégiées. Au-delà de la réalité des
chiffres, il y a lieu de relever l’ampleur prise par ce nouveau
phénomène de société.
L’objectif est évident: l’argent. Des
centaines de milliards de centimes ont été soutirées aux familles des
victimes par les ravisseurs.
A titre d’exemple, lors d’une offensive
contre une base de repli de l’ex-Gspc, opérée le mois de mai de l’année
2007, au lieudit la Forêt du lion, sise entre Timezrit et Aït Yahia
Moussa, à quelque 35 km au sud-est de Boumerdès, l’un des principaux
responsables de nombreux kidnappings a été arrêté en compagnie de son
acolyte. Il s’agit d’un certain R.Rabah alias Zakaria, originaire de
Aïn El Hamra. Ce dernier a avoué avoir rassemblé près de 1,5 milliard
de dinars entre 2005 et 2007, pour le compte de l’ex-Gspc. Auparavant,
les forces combinées de sécurité, qui ont pu détruire une cache au
cours d’une opération de ratissage au lieudit Aït Sidi Amara, sise
entre les Issers et Timezrit, ont découvert, en plus d’un arsenal de
guerre, plus de 20 millions de dinars. Sûrement un butin provenant de
rapts et de rackets. Ce qui accrédite la thèse des services de sécurité
affirmant que le kidnapping est le fait des groupes terroristes et ceux
du crime organisé. Dans leur façon de procéder, les victimes sont
désignées par les cellules des réseaux de soutien logistique. Le rôle
est souvent assumé par des mineurs qui ne prêtent pas mine.
Ces «
épieurs»
sont chargés de collecter des renseignements sur les mouvements, les
habitudes, jusqu’aux coordonnées des personnes ciblées, moyennant une
somme d’argent. Selon des sources bien informées, les 13 mineurs
arrêtés récemment à Thénia s’occupaient justement de cette autre tâche
pour une somme de 2000 à 3000DA.
Ces enlèvements, suivis de rançons,
constituent le meilleur moyen de financer l’achat d’armes et
d’explosifs. Le 18 mai dernier, une tentative d’enlèvement a eu lieu à
Souk El Had.
Les assaillants, au nombre de cinq et armés de
kalachnikovs, ont fait irruption dans un douar, situé à proximité de la
voie ferrée, avant de sommer un aviculteur de les suivre. Alertés par
les riverains, les gendarmes ont contraint les ravisseurs à relâcher
leur otage. Une autre tentative s’est produite 24 heures auparavant à
la sortie est de Thénia.
Un commerçant, fils d’un imam assassiné par
les terroristes, a été intercepté dans un faux barrage par un groupe
terroriste. Il réussit cependant à prendre la fuite. Mais son fourgon a
néanmoins été incendié. Le propriétaire du complexe touristique
familial de Benyounès a été kidnappé le 12 juin dernier.
Répondant
aux initiales H. H. et âgée de 58 ans, la victime a été interceptée par
un groupe terroriste à la sortie de son complexe.
Les ravisseurs
appartiendraient au groupe de Ouled Ali, lesquels auraient exigé une
rançon de 5 milliards de centimes contre sa libération, avant d’être
libéré sain et sauf la semaine écoulée.
Cependant, aucune nouvelle concernant l’entrepreneur kidnappé, il y a 28 jours, à Thénia.
Les ravisseurs auraient exigé de la famille de la victime une rançon de 30 millions de dinars.
Par
ailleurs, il convient de rappeler que l’un des principaux financiers de
l’ex-Gspc, Tadjer Mohamed alias Moha Jack, spécialisé dans la collecte
de la djizia, les rackets et les rapts, a été éliminé le 18 juin
dernier à Si Mustapha. Et quelques jours après, le commerçant,
soupçonné d’avoir fourni des indications aux services de sécurité, a
été assassiné dans son magasin de quincaillerie en plein centre-ville
de Zemmouri. Et la liste risque de s’allonger, malheureusement.
Mohamed BOUFATAH