Eddelssi
Nombre de messages : 395 Localisation : Dellys Emploi : Enseignant Loisirs : Lecture,Jogging,internet..... Date d'inscription : 27/05/2009
| Sujet: Quand la nomination de Habib Chawki comme ambassadeur pose.. Mer Sep 09 2009, 11:01 | |
| Quand la nomination de Habib Chawki comme ambassadeur pose problèmes.
L'ancien directeur de l'ENTV, Hamraoui Habib Chawki (HHC), limogé de son poste le 18 novembre 2008, vient de bénéficier d'une promotion surprenante : Il est nommé ambassadeur d'Algérie en Roumanie à la faveur d'un récent mouvement dans le corps diplomatique. Loin d'être anecdotique, cette nomination pose au moins deux problèmes. L'un ayant trait à la nouvelle fonction de l'intéressé, l'autre touchant à son image de gestionnaire d'une grande entreprise publique.
N'ayant jamais fait partie des effectifs du ministère des Affaires Etrangères -vivier dans lequel sont traditionnellement puisés ambassadeurs, consuls et autres diplomates-, n'ayant pas transité par la prestigieuse école nationale d'administration, HHC ne dispose ni du profil idoine ni du pedigree nécessaire pour prétendre au poste d'ambassadeur.
Bien sûr tous nos ambassadeurs sont loin de remplir les critères et les qualités pour être les représentants de l'Algérie à l'étranger, comme il est évident que nombre d'entre eux doivent leurs postes davantage à leur proximité avec le sérail qu'à leurs compétentes en diplomatie, mais le cas Hamraoui suscite est emblématique. Il suscite malaise et embarras car il contribue à décrédibiliser les institutions de la République et porte ombrage à la bonne gouvernance, quand bien même le respect des règles de bonne gouvernance n'est pas le souci majeur de ceux qui dirigent actuellement le pays. Certes l'épisode HHC n'est pas un cas isolé, mais le temps n'était-il pas venu de nommer à la tête de nos ambassades et nos chancelleries de véritables diplomates ?
Ancien ministre de la communication, puis porte-parole du gouvernement, cet ex-journaliste de l'ENTV a été deux fois à la tête de la télévision nationale avant d'être débarqué en novembre 2008. Disgrâce, mauvaise gestion, soupçon de corruption, enrichissement tapageur, l'on ne sait peu de choses sur les raisons qui ont précipité son départ de l'ENTV. Une semaine après son limogeage, le quotidien El Khabar avait même évoqué l'ouverture de plusieurs enquêtes sur les dossiers de gestion de l'ENTV sous la férule de HHC. On ignore encore aujourd'hui les résultats de ces investigations.
Mais une chose est certaine : HHC a bel et bien été remercié sur ordre de la présidence. La question coule donc de sens : comment un homme qui a été limogé de son poste de DG de l'une des plus emblématiques entreprises publique peut-il être nommé moins d'une année plus tard ambassadeur d'Algérie dans une capitale occidentale ? Si ce patron a failli dans sa mission, d'où son éviction, n'était-il pas indispensable qu'il rende des comptes au gouvernement, devant l'Assemblée nationale, voire devant la justice ? Même s'il n'a pas failli dans sa mission et sa gestion, l'opinion publique qui contribue au budget de la chaîne publique à travers la redevance télé, n'est-elle pas en droit d'entendre le bilan du directeur ?
Bien sûr HHC est une ponte du système, qu'il bénéficie de solides appuis dans le sérail et compte de précieuses amitiés parmi les dirigeants, mais ces attendus constituent-il pour autant des raisons suffisantes pour lui confier la responsabilité de diriger une ambassade? On ne rend pas justice ni à la diplomatie algérienne ni à l'image du pays en faisant de nos représentations à l'étranger des planques, des placards, des lieux de retraites dorées ou des coins de villégiature.
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