Flambée des prix des fruits et légumes à la veille du mois de ramadan
Les ménages, la peur… au ventreLes Algériens ne risquent en aucun cas d’oublier l’année 2009, où ils ont fait face à plusieurs difficultés.
A commencer par la canicule, le rationnement d’eau dans certaines régions, les coupures d’électricité, les feux de forêt, et pour boucler la boucle, la hausse vertigineuse des fruits et légumes qui a également fait des siennes.
Comme à l’accoutumée, et à chaque approche du mois sacré, censé pourtant être un mois de charité, les ménages algériens se voient dans l’obligation de serrer leurs ceintures. En effet, les paniers des ménages se font de plus en plus légers.
A une semaine seulement du Ramadan, les prix des fruits et légumes sont d’ores et déjà hors de portée des modestes revenus. De l’avis général, cette flambée est normale, car à chaque approche d’un événement les prix s’envolent. Ce qui est inexplicable, aux yeux des citoyens, c’est la fuite en avant des pouvoirs publics qui réchignent à connaître les raisons de cette flambée, et bien évidemment à essayer d’y mettre un terme. On peut même dire que cette envolée des prix est devenue une fatalité.
Questionné sur les raisons de cette flambée, le chargé de la communication au niveau du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, Djamel Barchiche, a affirmé que “les produits de large consommation sont largement disponibles sur les étals”. Ce qui nous amène à penser que cette flambée n’est pas due à la pénurie de produits sur le marché. Certes, le produit est disponible, mais à quel prix ?
Notre virée au marché des fruits et légumes Ali-Mellah, à Alger, a confirmé ce constat qui n’est guère reluisant pour de nombreuses familles algériennes à faible revenu.
Le citoyen sillonne les allées du marché plusieurs fois à la recherche de prix qui soient à sa portée.
La pomme de terre, légume à la base des plats les plus prisés par les familles algériennes, pourtant régulée, n’a pas été épargnée par cette mercuriale. Il se vend à 50 DA le kilo dans certains quartiers d’Alger. Un kilo d’oignons oscille désormais entre 30 et 35 DA. La tomate, quant à elle, a enregistré une baisse de prix, en passant de 80 à 50 DA le kilo. En revanche, la courgette qui dépassait les 100 DA avant ce mois sacré est cédée cette fois-ci, à 50DA, la carotte à 40 DA, les haricots varient se négocient entre 100 et 120 DA.
Pour ce qui est des viandes, le poulet est vendu à 380 DA le kilo de la viande rouge est cédée à 950 DA. Un prix, selon certains bouchers, qui risque d’atteindre 1 200 DA dès le début du mois sacré.
L’huile de table n’est pas en reste. Le prix de 5 litres est passé de 450 DA à 580 DA. Un commerçant nous dira que “la spéculation va faire augmenter les prix, même si les produits sont largement disponibles”.
En ce qui concerne toujours cette mercuriale qui s’acharne sur les marchés, le chargé de la communication de la tutelle, a fait savoir que “le rôle de la tutelle consiste à assurer la disponibilité de produit sur le marché algérien”. “Il y a des quantités suffisantes pour toute l’année et non seulement durant le mois de ramadan”, a-t-il assuré. Rappelons toutefois que la tutelle avait mis en place le Système de régulation des produits de large consommation (Syrpalac) qui n’est opérationnel que pour l’ail, l’oignon, la viande rouge et la pomme de terre pour pouvoir réguler son prix. Plus d’une année après sa mise en place, cette opération n’est toujours pas parvenue à mettre un terme à la spéculation.
D’après une source sûre, le ministère de la tutelle a stocké 200 000 tonnes de viande rouge, de pomme de terre et d’oignon.
Toutefois, étouffés et angoissés, les Algériens à petites bourses se verront une fois de plus pénalisés, et face à un nouveau défi.
Ils ne pourront jamais s’en sortir, sauf avec endettement. Ajouter à cela, la rentrée scolaire qui coïncide avec le mois sacré et les dépenses d’Aïd El-Fitr qui s’ajoute aux préoccupations des petites bourses.
Lemya Ouchenir
Source: La Depeche de Kabylie du 11.08.2009