"On prend un anonyme et on raconte sa vie grâce à toutes les traces qu'il a laissées, volontairement ou non, sur Internet" : voilà qui a le mérite d'être clair !
Traque sur Internet !
Dans le cadre de l'élaboration d'un "Portrait Google", un magazine collecte sur internet des informations, et dresse le portrait intime, détaillé et d'une précision sans faille de Marc L***, un individu choisi au hasard !
Deux pages entières du bimensuel Le Tigre mettent à nu toute la vie de cet internaute. Cela ressemble à un cauchemar. Extrait :
« Bon anniversaire Marc. Le 4 décembre 2008, tu fêteras tes 29 ans... Tu ne me connais pas, c'est vrai. Mais moi, je te connais très bien. C'est sur toi qu'est tombée la (mal) chance d'être notre premier portrait Google ».
Comment cela a t-il pu arriver ?
Facebook et Flickr (Marc y aurait posté plus de 17 000 photos) autant de sources publiques qui ont permis au journaliste de s'informer et de voir (en photos et vidéos) toute la vie de Marc dans les moindres détails. La démarche rappelle celle d'un détective privé. Fouiller la vie de quelqu'un avec une précision déconcertante juste en restant devant son ordinateur. Fini les jumelles, les filatures, les photos volées : tout est accessible sur la toile.
Comment ne pas regretter son imprudence face à un tel déballage !
"Quand j'ai appris l'existence de cet article, cela m'a fait sourire. Quand j'ai commencé sa lecture, cela m'a fait pâlir..." déclare Marc qui déplore la démarche de la revue. Alerté par un collègue de travail, c'est comme cela qu'il découvre sa popularité.
"L'entreprise pour laquelle je travaille est citée. Bonjour la discrétion... Je n'en ai pas dormi les nuits suivantes. Immédiatement, j'ai enlevé toutes les informations me concernant sur Internet."
Cela pose une nouvelle fois la question des dérives engendrées par les sites de réseautage social qui permettent à vos amis de vous "suivre" mais qui laissent aussi la porte ouverte à toutes les dérives.
"Rendre publique sa vie sur internet est dangereux" voilà que voulait démontrer l'auteur de l'article qui ajoute que n'importe qui aurait pu faire ce travail de recherche (futur patron, voisin énervé, ex-petite amie, ennemi...).