Après Berriane, Chlef et Oran, des citoyens de Reghaïa dans la banlieue d’Alger ont procédé à l’obstruction des routes. Cette situation interpelle les pouvoirs publics afin de répondre à cette colère qui gronde. Même si les formes sont diverses, force est de constater que le dénominateur commun reste le même : la mal-vie et l’absence de perspectives.
Les habitants de Reghaïa ont procédé hier à la fermeture de la route principale de la ville, pendant une longue période, occasionnant, ainsi, la perturbation du trafic routier. Des échauffourées ont émaillé la protestation d’hier.
Les habitants dénoncent l’insalubrité de la ville, l’état délabré des routes, ainsi que des revendications sociales, comme, le manque de logements, le chômage endémique qui touche les jeunes issus de cette localité, pourtant rattachée à la capitale.
Ce vent de colère a d’abord touché cette année, la région de Berriane, au sud du pays, où de violents affrontements opposent, depuis, presque deux mois, les habitants de la région.
A l’ouest du pays, après Chlef qui a vécu, il y a de cela quelques semaines, des émeutes contre les conditions de vie, " déplorables " et la pérennisation " du préfabriqué " depuis le terrible séisme qui a frappé la région en octobre 1980.
Oran, deuxième plus grande ville du pays, a été touchée, la semaine écoulée à son tour par le vent de colère suite à la relégation du Mouloudia club d’Oran en deuxième division.
Tout en dénonçant " le marchandage des matchs de football ", les émeutiers d’El Bahia, ont procédé au pillage des magasins et à la destruction des lieux publics… Même si, la " chute " du MCO est derrière la montée de colère à Oran, il n’en demeure pas moins que le pillage des magasins exprime un malaise social profond et une situation de besoin qui ronge les Algériens, depuis déjà quelques années.
L’on se demande aujourd’hui, comment l’Algérien lambda peut-il faire face à la flambée des prix, et au chômage endémique…, et cela sans recourir à la violence ? Toute la question est là, lorsque les vis-à-vis restent muets !
01 Juin 2008, La Dépêche de Kabylie