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http://www.liberte-algerie.com/dilem.php?id=2461http://www.kabyle.com/kidnappings-en-kabylie-que-de-questions-12803-160710.htmlKidnappings en Kabylie : que de questionsLa région de Kabylie, spécialement le département de Tizi-Ouzou, fait face, depuis la fin de l’année 2005, à un phénomène de plus en plus inquiétant : le kidnapping de commerçants et d’entrepreneurs.
À Tizi-Ouzou, il a été enregistré (par la presse !) plus de 55 enlèvements, le dernier en date étant le kidnapping du jeune I. Lounès (34 ans, enlevé le 03 juillet et libéré le 11 juillet 2010) à Fréha, les régions de Boghni (Buɣni), Ouacif (At Wasif) et Maatkas (Lmaɛetqa), avec 10 cas pour cette dernière, sont les plus touchées.
Au début, le phénomène a été attribué aux groupes terroristes de la mouvance islamiste, l’« Ex. GSPC » et/ou l’actuel « Al Qaïda au Maghreb Islamique » sont, dit-on, ceux qui « infestent » le mieux les maquis de la région. Le kidnapping constituerait « un mode opératoire moins risqué pour récolter des fonds » afin de financer leurs « activités terroristes ». Chose tout a fait plausible étant donné l’abandon de leur « ancien mode » : les attaques à mains armées de banques et de bureaux de poste. Mais il serait naïf que d’attribuer à 100% ces enlèvements à eux seuls, les témoignages des victimes libérés (qui décrivent leurs ravisseurs comme étant non barbus et bien habillés) et le fait que les ravisseurs veuillent toujours à surprendre leurs victimes seules (alors que les terroristes agissent à visage découvert la plupart du temps !) ne sont pas là pour confirmer cette thèse, du moins, pas à 100%.
À ce sujet, une enquête effectuée dans la région de Boumerdès, rendue publique il y a quelques mois par… le quotidien « Liberté » (que fait la police judicaire ?), a établi que « l’enrichissement soudain et apparent de certaines familles de Boumerdès est lié à l’activité terroriste ou de grand banditisme de certains de leurs membres, dont l’argent issu du racket puis du kidnapping est blanchi dans le foncier ou le commerce. »
Le vox populi a vite fait d’attribuer ce phénomène (du moins certains cas) aux services de sécurité, ou du moins à des agents (en service !?) qui s’adonneraient à des « activités clandestines » afin d’arrondir leurs fins de mois ou « afin de faire fuir les capitaux privés de la région » pour les plus politisés. L’opacité avec laquelle les autorités « gèrent » les différents cas d’enlèvements tend souvent à faire admettre cela. Après le signalement d’un kidnapping, il n’y a ni opérations de recherche (du moins dans les environs immédiats du lieu de l’enlèvement), ni écoutes ou traçage téléphoniques sachant que les ravisseurs communiquent en GSM avec les familles des victimes pour demander des rançons, ni soutien psychologique aux familles, enfin, rien qui pourrait donner l’illusion qu’il y a bien des services de sécurité qui veilleraient à la sécurité de la population.
Le cas de I. Lounès, dernière victime d’un kidnapping ayant eu lieu dans la région de Fréha, n’est pas là pour démentir ces rumeurs. En effet, la commune de Fréha est quasiment quadrillée par des barrages combinés (à l’entrée au centre et à la sortie) de la Gendarmerie nationale et de l’Armée Nationale Populaire (ANP) tout en abritant sur son sol une école de la gendarmerie et une caserne des forces spéciales de l’Armée. Sans oublier de signaler que les ravisseurs n’auraient pas pu se déplacer en dehors de la région étant donné que d’autres barrages se trouvent sur les axes routiers menant vers : Tizi-Ouzou, Azeffoun et Azazga. Ce n’est pas facile pour le simple citoyen que d’admettre qu’il y a tant de barrages (avec leur lot d’embouteillages quotidiens) et qu’ils ne serviraient pas à lutter contre ces enlèvements à moins qu’il y ait des complices ( ?!).
Heureusement que la solidarité est toujours d’actualité en Kabylie, grâce à leur mobilisation, les citoyens ont « réussi » à « faire libérer » trois victimes à Boghni, aux Iflissen et dernièrement à Fréha. Le procédé a toujours était le même : Mise en place d’un « Comité de suivi » (sans concertation avec les autorités) ; Marches populaires et pacifiques dans les chefs-lieux ; Ratissage des alentours immédiats du lieu de l’enlèvement. Une fois la libération réussie, les populations ont droit aux « éloges » de la presse (mais à aucun cas des autorités qui ne tiennent pas à ce que la population s’organise), mais rien d’autre ne vient pour mettre fin à cette véritable série noire.
Hormis ces trois cas, la majorité des enlèvements s’achèvent sur le versement de fortes rançons se chiffrant en milliards de dinars, les familles des victimes traitent carrément « de gré à gré » avec les ravisseurs, s’appellent au téléphone pour convenir de la somme et du lieu de la « transaction », une fois ceci fait, la victime est libérée dans les heures qui suivent, généralement, tout près du lieu de son enlèvement (sic ?), tout cela en ne s’exposant à aucune poursuite, ni des autorités pour « le versement de la rançon » (alors que l’Algérie défend à l’ONU l’interdiction de versement de rançons au niveau international), ni de la part des victimes qui ne déposent même pas « de plainte contre X pour enlèvement et séquestration ».
Au vu de cette situation, il y a lieu de penser que plusieurs intérêts « se frôlent » et « se confortent » avec l’entretient de ce « phénomène d’enlèvements en série », en situation normale les différents antagonistes auraient eux des réponses autres que de se contenter de suivre les événements en spectateurs, la population n’étant pas à plaindre quoique les victimes se doivent de déposer au moins une plainte (même si elle serait appelée à être classée sans suite), il revient aux autorités de « montrer patte blanche », de « sécuriser » eu lieu de « terroriser ».
Le 15 juillet 2010
Par : Ajqas