Dellys et son école des Arts et Métiers
Postée par : y_boudghene
Date : 17/05/2008
Ecrit par : Francis POULALLION
Source :
http://www.alger-roi.net/sommaire/sommaire.htm DELLIS ou TEDELLIS a d'abord été fondée par une colonie carthaginoise. Les Romains y formèrent plus tard un établissement appelé Rusuccurus, qui devint une puissante cité sous l'empereur CLAUDE (l'an 50 de J.C.) Les anciens remparts, visibles surtout à l'ouest, les citernes romaines de SIDI SOUSSAN, des mosaïques, un magnifique sarcophage, déposé au musée d'ALGER, des médailles et des amphores trouvées dans les fondations de l'hôpital et de la mosquée, tels sont les vestiges de Rusuccurus, dans lequel on retrouve le Rousoukkour (le cap des poissons) des Carthaginois.
Ce dernier nom trouverait son explication dans les eaux poissonneuses qui baignent la base du rocher allongé sur le flan est duquel est situé DELLYS.
Une longue Histoire
Détruite par un tremblement de terre ou par les invasions, Rusuccurus fournit plus tard ses mines pour la construction de ta ville arabe de DELLYS.
IBN-KHALDOUN nous apprend que, après avoir fait partie du royaume de BOUGIE, elle fut concédée par EL-MANSOUR à MOEZZ-ED-DOLA-IBN SOMADECH, souverain d'ALMERIA, qui vint chercher un asile auprès de lui, quand l'Espagne fut prise par les Almoravides 1088 (481 de l'Hégire) à1104 (498 de l'Hégire).
Plus tard, en 1363 (765 de l'Hégire), l'émir Hafside ABOU-ABD-ALLAH, s'étant rendu maître de BOUGIE pour la troisième fois, enlève DELLYS aux Abd-el-Ouadites et y installe une garnison et un gouverneur; mais attaqué à son tour par ABOUIIAMMOU, il lui envoie une ambassade et obtient une suspension d'armes moyennant la cession de DELLYS et le mariage de sa fille avec ABOUHAMMOU. Il est encore fait mention à cette époque d'un directeur de douane à DELLYS ce qui lui faisait supposer une certaine importance commerciale.
Tributaire de l'Espagne, après la crise de BOUGIE en 1509, DELLYS devint un instant le siège du gouvernement de KHEIR-ED-DIN, lorsqu'il partagea la régence d'ALGER avec son frère BABA-AROUDJ (Barberousse).
DELLYS, habitée par une population de pêcheurs et de jardiniers habiles, ne fait plus parler d'elle.
Une première soumission de ses habitants, en 1837, est suivie plus tard de la prise de ta ville par le maréchal BUGEAUD, le 7 mai I 844, lors de son expédition chez les Flissa; les combats des 12 et 17 du même mois nous assurent définitivement la tranquille possession de DELLYS.
Ville française
Petite ville en bord de mer, elle dépendait de l'arrondissement de TIZI-OUZOU (Kabylie) du département d'ALGER. Située à 70 km à l'est de cette capitale, les deux principales " attractions " de cette ville étaient l'école que nous allons décrire et son port destiné au petit cabotage mais aussi au sport nautique, dont le bâtiment a été pour beaucoup d'élèves te seul lieu de loisirs.
Accessible avant la guerre de 1939, par un train d'intérêt local à voie étroite, DELLYS ne t'a été ensuite que par la route, ce qui nécessitait pour les élèves venant de tous les coins de l'Algérie, pour quelques-uns après une journée de voyage, un transport en car, effectué sur 20 km à partir de la gare CFA de CAMP DU MARECHAL, près du village de BORDJ MENAIEL.
DELLYS se compose de deux parties bien distinctes le quartier arabe au nord et le quartier européen à l'est.
tous deux en grande partie sur un plateau incliné de 70 à 80 m duquel se détache le long promontoire connu sous le nom de CAP BENGUT, et auquel DELLYS doit sinon un port, du moins une jetée et un bon mouillage où les bâtiments peuvent se mettre à l'abri des vents d'ouest et du nord-ouest.
La ville arabe, avec ses ruelles étroites bordées de maisons blanchies à la chaux, recouvertes ça et là de vigne, offre, dans ses échappées sur ta mer, quelques ressemblances avec certains hauts quartiers d'ALGER. La ville européenne descend jusqu'à la mer.
DELLYS est l'entrepôt d'une partie de la Kabylie occidentale et fait un assez grand commerce d'huiles et de fruits secs.
Sur un plateau, à l'ouest, s'élève I'ECOLE DES ARTS ET METIERS.
Contexte social et économique de l'époque
En octobre 1844, dès les derniers combats terminés pour ta pacification de la Kabylie, " partie poétique de notre Afrique ", le Général BUGEAUD faisait construire à FORT-NATIONAL, petite bourgade proche de TIZI-OUZOU, une école professionnelle dirigée par un officier du Génie le capitaine DAMARY ou le commandant AUGE (cf. selon ta bibliographie choisie) pour fournir des techniciens à l'Algérie naissante.
La réalisation de l'infrastructure de l'Algérie, bâtiments administratifs, routes, voies ferrées, ouvrages d'art, etc. était confiée à l'armée.
Certains officiers du Génie, polytechniciens, chargés de ces ouvrages, ne disposaient pas de l'encadrement nécessaire et compétent pour les construire et assurer ensuite leur maintenance. La doctrine du Saint Simonisme diffusée par BAZARD, notamment auprès des anciens élèves de polytechnique avait eu un certain écho, notamment auprès d'un des plus remarqués, Ferdinand de LESSEPS qui venait d'inaugurer le 17 novembre 1869 " son canal de Suez " et avait obtenu, dans le cadre des accords internationaux du 6 septembre 1864 au Liban, l'ouverture d'une école d'apprentissage des Arts et Métiers, à BEYROUTH dont la direction était confiée à la France.
Cette doctrine consistait à considérer ta nation comme une entreprise individuelle, un vaste atelier où travaillaient selon leur différence de capacité positive des ouvriers ou compagnons qu'il fallait former, implicitement, selon les règles de l'époque.
Cette doctrine appliquée au Liban va l'être en Algérie, en tenant compte qu'en application de ta loi du 19 mai 1874 modifiée par celle du 2 novembre 1892 tout enfant âgé de moins de 18 ans occupé dans l'industrie, le commerce... " en vue d'une formation professionnelle méthodique et complète, est un apprenti.
L'apprentissage était obligatoire pour toutes les corporations et surtout pour celles rattachées aux < Arts et Métiers ". A partir du XVIIIe siècle, sous l'ancien régime, ta durée était fixée à 3 ou 4 ans, de façon à initier durant cette période, l'apprenti aux secrets de son futur métier.
La formation de cadres supérieurs à l'époque était réservée à l'armée et à partir de 1843-1912 à des élèves âgées de plus de 18 ans avec un niveau scolaire de maths supérieures, dans quatre écoles supérieures d'ingénieurs Arts et Métiers, situées toutes en Métropole.
Historique de l'école
Le 18 avril 1871 une insurrection se déclencha dans la région de FORT-NATIONAL, l'école professionnelle se trouva pillée et incendiée.
La réédification de l'école détruite fut alors envisagée
- Au HAVRE, pour diverses raisons évoquées par le député de cette ville, Félix FAURE, futur président de la République.
- A PHILIPPEVILLE par l'existence de casernes désaffectées signalées par le sénateur de CONSTANTINE, LESUEUR, propriétaire des carrières de marbre du Fil Fila près de PHILIPPEVILLE.
- A DELLYS qui finalement fut choisie car à l'époque cette ville était te seul centre administratif et militaire le plus important près d'ALGER.
Le 31 mai 1877 une délibération du conseil municipal de DELLYS mit à la disposition de l'état le terrain nécessaire et une participation financière de 50.000 F. La construction fut confiée aux Services des Ponts et Chaussées bâtiment et logement de direction, réfectoires, dortoirs, salles de cours, amphithéâtre, laboratoire avec matériel d'enseignement, vastes ateliers avec outillage, force motrice et éclairage électrique, pour assurer aux élèves par trois années d'études, une culture générale et professionnelle.
Scolarité
Vu le contexte et afin d'accélérer le processus de formation des techniciens ou cadres principaux dont l'Algérie avait tant besoin, il s'est avéré nécessaire de recruter comme pour les Ecoles Normales d'instituteurs, des élèves d'un niveau correspondant au cours supérieur des écoles primaires (Brevet d'Etudes). Le concours d'entrée comportait en supplément des épreuves habituelles de maths. français, physique et chimie, une de dessin industriel afin de discerner dans le futur " Conscrit " ses capacités techniques.
Les élèves ayant tous moins de 18 ans, étaient recrutés par concours et durant leur scolarité, étaient selon la doctrine indiquée ci-dessus des règles du compagnonnage et de la Loi, des apprentis (compagnons) opérationnels dès la sortie de l'Ecole.
En 1880, l'Ecole ouvrait avec 23 élèves sous l'autorité militaire du commandant du Génie AUGE, cité ci-devant, qui connut, dépendant de l'Intendance. de5 difficultés financières et ne pouvait plus poursuivre sa tâche.
Par décret du 9juillet 1883, elle fut placée sous l'autorité du ministère du Commerce et de l'lndustrie sous le nom d'ECOLE NATIONALE d'APPRENTISSAGE DES ARTS ET MÉTIERS et explique l'écusson représentant une équerre et compas encerclés d'une couronne de feuilles de chêne ainsi que la chanson des " GADZ'ARTS ".
Un décret du 12 a6ût 1883 fixait à 60 internes l'effectif maximum (20/promo).
A la suite de l'autonomie financière accordée à l'Algérie, par décret du 21septembre 1900. devient Coloniale d'A.A.S.M. sous l'autorité exclusive du Gouverneur Général de l'Algérie direction de l'Agriculture et du Commerce. Un décret du 22 octobre 1905
- fixait le nombre d'élèves internes à 120 avec une scolarité de 3 ans
- créait pour répondre aux besoins locaux, un externat puis internat indigène de 30 élèves boursiers recrutés par examen du niveau du Certificat d'Etudes.
- indiquait le personnel d'encadrement suivant :
-administratif : un directeur, un comptable, deux commis,
-de service : cuisinier et aide, personnel de ménage, infirmier...
-enseignant : cinq professeurs, dix chefs d'atelier et contremaîtres pour six sections ajustage, forge, électricité, menuiserie, modelage et fonderie.
Après la guerre de 1939-1945, l'appellation d'Ecole Coloniale d'Industrie, dont nous n'avons retrouvé aucune référence, devait à notre avis provenir d'une décision locale du directeur ou de la municipalité, l'ensemble immobilier subissant de plus en plus les marques du temps et surtout la dégradation du matériel d'enseignement nécessitait une reprise urgente de réparation et novation qui ne pouvait être assurée par le ministère de tutelle engagé sur d'autres projets.
Ecole Nationale
A la suite de nombreuses démarches d'hommes politiques, de l'Amicale fortement représentée par ses membres dans l'administration et du nouveau directeur nommé après la guerre, en 1950, le type d'enseignement étant conservé, l'Ecole devenait une E.N.P. et était placée sous l'autorité du ministère de I'Education Nationale, attirant du même coup tous les crédits nécessaires.
C'était la seule école de France qui regroupait dans son enseignement en plus des disciplines d'industrie, une section d'horlogerie (réservée jusque là à t'E.N.S. de Closes), une section de froid (réservée à l'ES. de Saint-Ouen) et une section de Travaux Publics.
La durée de scolarité passait à quatre années. Le concours d'entrée pour les trois départements d'Algérie avec 6 à 10 centres d'examen ne prenait que des promotions de 30 à 40 élèves sur plusieurs centaines de candidats comme nous l'avons indiqué, de niveau du Brevet d'Etudes avec une épreuve de dessin industriel, matière acquise en cours particuliers car elle ne figurait pas au programme du BE.... (ex 3e moderne).
Des E.P.S., lycées et collèges d'Oranie assuraient une préparation au concours ce qui explique le fort pourcentage de 50 à 75 % d'Oranais dans les promotions.
Jusqu'en 1941, le régime intérieur hérité de l'organisation militaire d'origine, comprenait des adjudants, sergents, caporaux qui assuraient par promotion le respect et la discipline.
La prison était la sanction principale et la promenade avec défilé avec fanfare en tête à la grande joie des habitants de DELLYS.
Ce régime fut modifié au cours des dernières années et la discipline confiée à un surveillant général secondé par un surveillant mais aussi par des anciens ou élèves de 4e année.
La scolarité pour chaque " Conscrit " consistait en première année, pour les cours techniques, en un passage en atelier durant deux à quatre semaines, 4 heures par jour, successivement dans chaque section afin de déceler, en fonction des notes obtenues, la meilleure aptitude. Une préférence pouvait être manifestée dans l'éventualité de plusieurs excellentes aptitudes.
La deuxième année, la filière était définie et suivie. Le bigorneau " voyait les journées d'enseignement passer avec monotonie durant deux heures d'études, quatre heures d'atelier et technologie où il encadrait des élèves de la section indigène qui lui permettait en s'instruisant d'acquérir une pédagogie technique, quatre heures de cours et une heure de révision la nuit à la lueur d'une bougie, non imposée mais indispensable pour ne pas oublier l'enseignement du jour, ponctuée des obligations pour fournir quelques occupations aux " Bleus ", des examens...
La troisième année se passait en étude, entre les anciens et tes bigorneaux peu remarqués des " Bleus "puisque les " descentes " s'effectuaient de nuit, et en sorties "fuite " à ALGER, l'examen de sortie n'ayant lieu que l'année suivante.
Enfin la quatrième année, devenu " ancien " se déroulait dans tes transes de l'examen de sortie devenu tout proche, du choix de carrière et de la préparation du " Père cent " selon un motif thématique longuement choisi et concrétisé en cours ou en " perruque "à l'atelier, avec l'aide complaisante des contremaîtres et obligeante des " Bleus ".
Le " Père cent " se déroulait dans les fastes des salons de l'hôtel Beau Rivage avec dîner pantagruélique, bal aux sons de l'orchestre de l'école et disparition totale des " Bleus " devenus ce jour-là, complètement invisibles, car présents ils auraient succombé sous tes tâches énormes de préparation qu'immanquablement les anciens leur auraient confiées...
Tradition
Durant la première année, le " Conscrit " surnommé " Bleu …sert à faire chauffer la colle..., il était d'usage à l'atelier de menuiserie de garder la colle à bois servant à lier les ajustages, chaude, tout en la remuant, et ainsi humer le parfum qui se dégageait. Cette corvée était automatiquement réservée au premier " Bleu "qui, curieux, traînait par là.
En règle générale, son statut de " Bleu " lui donnait l'avantage d'être choisi, pendant une année, pour effectuer toutes les tâches imaginées par les anciens, et notamment ceux revenus de la guerre qui ont eu l'imagination fertile, même le dimanche pour mesurer avec une allumette la longueur de la jetée du port, de traîner avec une ficelle une boîte de sardines dans la rue principale, et danser pour les fervents bals avec " Libellule " agréable et accorte cavalière possédant une surcharge pondérale non négligeable, de passer sans rechigner, lors des " descentes nocturnes des anciens cagoulés ", du cirage noir ou brun sur son voisin de lit, un autre " Bleu " qui était heureux ensuite de rendre service pour ensuite dans le grand bassin de la cour pouvoir se laver en chœur et ainsi faire connaissance, etc.
Il avait aussi le privilège lors des retours des vacances, le car de liaison gare - DELLYS ayant un nombre de places insuffisant, de voyager couché sur le toit, protégé par les valises et autres bagages odorants indigènes.
C'est durant cette première année que les environs de DELLYS, CAP BENGUT, TAKDEMPT, étaient découverts, du fait que lors des rares sorties du dimanche après-midi, une certaine distance puisse exister entre un " Bleu " et un " Ancien " qui en principe ne sortait pas de la ville.
Une autre manière utilisée pour échapper pendant un certain temps aux obligations de " Bleu " était le foot. Les joueurs étant favorisés du fait que l'équipe de l'école sans cesse renouvelée avait acquis une grande notoriété dans le foot universitaire.
La " colle " consistait aussi, la prison n'existant plus après la guerre, à rester en étude surveillée pour des exercices complémentaires de technologie, maths ou philo, au lieu d'aller se détendre avec les copains en promenade (bleu) puis ensuite au cinéma, au billard de l'hôtel Beau Rivage, au bal du Sport Nautique ou " ailleurs ". Cet " ailleurs " étant particulièrement apprécié.
La "descente " était effectuée par un petit groupe de " Bigorneaux " ou d'Anciens, ta nuit, pour assister à l'exécution d'une tâche demandée à un " Bleu ".
La " perruque " consistait à effectuer avec te matériel de l'école, pendant ou en dehors des heures de cours, des bibelots, outils ou objets personnels, tels que petites quilles, symbole de la " grande fuite ", départ définitif de l'école. Les pièces particulièrement réussies, brusquement appropriées par un prof, pouvaient rejoindre les oeuvres d'art exécutées depuis 1880, entreposés au musée.
Après la " fuite " ou départ en vacances en fin de première année, et la rentrée à l'école, la deuxième année, par la découverte puis l'assistance des " bleus ", malgré une surcharge de cours, était plus supportable.
Professeurs et contremaîtres, avec l'aide des compagnons, étaient mieux acceptés.
La chanson de l'école interprétée par les élèves musiciens privilégiés devenait plus agréable à entendre qu'en première année et plus facile à accompagner en chantant à gorge déployée durant les belles promenades au pas cadencé du jeudi après-midi, dans les rues de DELLYS, sous le regard admiratif des badauds et de la population kabyle.
Devenir de l'Ecole
Les travaux de rénovation et de modernisation réalisés à partir de 1952 ont généré des perturbations à cinq promotions mais ont été bénéfiques aux cinq dernières mais surtout aux successeurs...
En 1977, lors d'un voyage à DELLYS nous avons retrouvé notre école... et malgré l'utilisation étrange des locaux et les quelques modifications, l'aspect général n'avait pas changé.
Dans les ateliers les mêmes machines outils ronronnaient un peu plus bruyamment, des calques et des projets réalisés de 1950 à 1960 étaient conservés intacts, ainsi qu'à l'entrée, le marteau pilon qui trônait avec l'horloge tant de fois regardée et suppliée d'avancer.
Des caisses contenant du matériel reçu en 1960 étaient même conservées intactes, dans quelle attente? Peut-être l'arrivée de nouveaux " Bleus"
L'école comprenait 500 élèves au lieu de 160, c'est dire la compression exercée, dortoirs avec lits superposés, des études et même du bureau du surveillant général tant de fois désiré et maintenant réalisé.
Aucun renseignement ne nous a été donné sur la nature de l'enseignement et du diplôme délivré en fin de scolarité.
De 1880 à 1962, lors des deux guerres, l'école ayant été fermée durant six années, 77 promotions sont passées, représentant une formation de 2.600 à 2.800 gadz'arts.
Durant l'année 1962, non compris le nombre d'anciens n'ayant pas adhéré à l'Amicale et ceux d'origine indigène, nommés préfets et même ministres, obligés de rester en Algérie, ce " nouveau pays " a perdu 784 gadz'arts dellyssiens.
Tous techniciens et cadres dont 352 directeurs, ingénieurs ou chefs de service, étaient affectés dans les services de l'Etat ou des établissements publics : Ponts et Chaussées, Mairie, Cadastre, Equipement, Génie rural, PTT, EGA, CFA...
Ce qui explique que malgré leur remplacement, qui n'a pu être que partiel par des coopérants mal adaptés, venus des pays de l'Est ou de la métropole, une chute économique a été enregistrée.
La perte peut être aussi mesurée par la carrière accomplie par les anciens en métropole, dans les départements d'Outre-Mer ou à l'étranger Canada, Brésil, Etats-Unis, Pays d'Europe, d'Asie ou d'Afrique Noire... où dans de nombreux domaines, leur spécificité, qualification et mérite ont été reconnus et récompensés
L'Amicale
Créée le 1er avril 1902, l'Amicale des Anciens Elèves de DELLYS:
- En 1955, composée de quatre sections, ALGER, CONSTANTINE, ORAN et Paris, comprenait 889 membres pour 63 promotions représentées, de la 1887 à la 1955.
- En 1997, composée de huit sections régionales, Provence-Côte-d'Azur, lIe de France, Val de Loire, Rhône-Alpes. Aquitaine, Midi-Pyrénées, Var,Languedoc-Roussillon, comprend 733 membres pour 44 promotions représentées de la 1919 à la 1962.
Notre Amicale, en rappelant ces traditions par l'évocation des souvenirs d'adolescents, la chanson de l'école et l'appel des promotions, les fait revivre. effaçant d'un coup le temps passé.
Les liens amicaux créés dès la première année de "Bleu " se trouvent renforcés.
Son rôle moral est de transmettre cette amitié affectueuse " gadz'arts " à tous ses membres et aux amis adhérents de notre Association, par une réelle et efficace solidarité.
Hélas, il n'y a plus de rentrée massive de jeunes camarades des dernières promotions. Malgré tout. notre amicale gardera jusqu'au dernier compagnon sa vitalité acquise à DELLYS.
Francis POULALLION