Selon la préfecture des Baléares Des entrepreneurs espagnols derrière des réseaux de harraga Un réseau d'immigration clandestine aux ramifications internationales vient d'être démantelée en Espagne par la guardia civile a indiqué hier la préfecture des Baléares dans un communiqué.
Selon les premiers éléments de l'enquête, toujours en cours, onze personnes, dix Algériens et un Espagnol, sont impliqués dans ce réseau d'immigration clandestine qui bénéficiait du soutien d'entrepreneurs espagnols.
Ce réseau selon la préfecture des Baléares organisait les traversées des clandestins depuis la ville côtière de Dellys, dans la wilaya de Boumerdès, jusqu'à l'archipel méditerranéen des Baléares. Les harraga étaient aidés avant leur départ, notamment pour acquérir des embarcations ou obtenir des informations géographiques et météorologiques, et à l'arrivée, où des entrepreneurs les employaient au noir.
Le porte-parole de la préfecture des Baléares, citée par l'AFP a précisé qu'»il s'agit d'entrepreneurs des provinces de Saragosse et de Navarre» sans pour autant indiquer leur nombre ni s'ils avaient un quelconque rôle, notamment dans le financement de l'achat des embarcations.
L'enquête de la garde civile espagnole a commencé à la suite de l'arrivée en septembre 2006 d'une première embarcation sur l'archipel des Baléares, qui, contrairement aux îles Canaries, n'est pas du tout une destination habituelle des clandestins africains. La petite île de « Cabrera » située au sud de «Mallorca» et au nord-est des îles de «Fomentera» et d'Ibiza reste en effet le point de terre le plus proche des côtes de Dellys. Le trajet relativement court de 275 kilomètres entre Dellys et les Baléares, était parcouru en environ 24 heures, dans des conditions relativement bonnes, la mer Méditerranée ne présentant pas «les conditions adverses de l'océan», a précisé la préfecture. Tous les Algériens arrêtés aux Baléares sont originaires de Dellys, selon le communiqué de la préfecture.
Même si dans la majorité des tentatives d'émigration clandestine mises en échec en Algérie par les services de sécurité, on retrouve rarement des cas avérés faisant référence à des réseaux organisés, certains indices témoignent parfois d'un aspect organisationnel qui pourrait suggérer l'existence de réseaux spécialisés dans l'émigration clandestine.
L'arrestation avant-hier par les gardes-côtes de Ghazaouet d'un ressortissant ivoirien, en situation irrégulière en Algérie depuis 2001, parmi un groupe de harraga composé de 15 personnes originaires de différentes régions du pays, laisse penser selon les enquêteurs qu'»il pourrait s'agir d'une tentative préparée par un réseau spécialisé». «Il est très difficile de débusquer la véritable identités des passeurs, qui souvent donnent des faux noms ou utilisent des sobriquets», nous confie une source des services des gardes-côtes.
Heureusement ce n'est pas toujours le cas. En début de l'année en cours, les services des gardes-côtes avaient réussi à mettre en échec une tentative d'émigration clandestines de 65 personnes parmi lesquels des ressortissant marocains, à bord d'un palangrier à partir de Cap Falcon dans la commune d'Aïn El-Turck. Après enquête, il s'est avéré que cette tentative était l'oeuvre d'un réseau composé de 9 personnes qui seront jugées lors de la prochaine session criminelle de la cour d'Oran.
par H. Barti
Source:
www.lequotidien-oran.com du 14/11/2007